L’optimisme est-il de retour ?
Publié le mercredi 14 décembre 2022 par PICTET AM
Depuis deux mois, le CAC rebondi de 18%, le Dow Jones de 20% et la bourse de Hong Kong de 30%.
« Nous ne sommes pas encore sortis de l’hiver des marchés », explique Frédéric Rollin, directeur général responsable de la France et du Bénélux chez Pictet AM.
Faisons un tour d’horizon macro-économique avec H24 Finance
L’oxygène revient dans les marchés, la géopolitique reste compliquée
- Le front ukrainien se stabilise. L’Europe installe une limite de 60 dollars US sur les prix du pétrole russe. Les prix de l’énergie chutent grâce à un hiver doux et une baisse de la demande. La pression internationale sur la technologie chinoise se renforce.
- Les chiffres d’inflation s’améliorent marginalement en Europe et aux États-Unis. Les PMI mondiaux laissent présager une économie atone en 2023. La courbe des taux américaine s’inverse, alimentant les débats autour d’une récession en première moitié de l’année. La Réserve fédérale assouplit son discours. La situation des liquidités mondiales est moins pénalisante. Les autorités monétaires chinoises accentuent l’assouplissement.
- Le rallye sur les marchés des actions et des obligations s’est prolongé. Le CAC 40 dividendes réinvestis s’approche de l’équilibre. La dette émergente retrouve de l’intérêt.
L’inflation temporaire a duré longtemps
L’inflation commence à baisser au Brésil, aux États-Unis et parfois en Europe. Les causes du rebond de l’inflation sont en train de refluer.
L’évolution des stimuli monétaires et fiscaux ont mis les marchés dans la zone « répression ». L’inflation devrait se résorber selon Pictet AM, mais elle devrait rester élevée.
Avec le recul historique, la hausse des taux américains équivaut à 6% dans une trajectoire vers 7,3%. Une hausse comparable à celle décidée par Paul Volcker au début des années 80 lorsqu’il arrive à la Fed.
Le pic du resserrement monétaire est à l’horizon
Dès la fin de 2023, les marchés anticipent un desserrement de la politique monétaire. Pictet AM est moins optimiste que les marchés car les hausses de salaires américains sont élevées. La hausse des salaires dépasse 4% en France au cours des douze derniers mois.
Dégradations assez fortes des indicateurs avancés
- Les données de production industrielle devraient encore se dégrader.
- Les nouvelles commandes reculent alors que les stocks sont importants.
- Parmi les causes, l’érosion de la demande provoquée par le recul de pouvoir d’achat. L’immobilier américain est dans une situation critique avec des taux de prêt hypothécaires élevés. Le coût de la dette immobilière a augmenté de 25%. Les prix des maisons individuelles commencent à reculer.
- Le poids des mensualités des prêts hypothécaires, rapportées au revenu disponible des ménages américains, est au plus haut depuis 1984.
Croissance nulle des profits en 2023 à l’échelle mondiale
Le ralentissement économique va pincer les marges des entreprises qui auront moins de moyens pour augmenter les salaires. Le pouvoir d’achat devrait être affecté et la marche des entreprises sera plus atone.
Europe :
- Une récession est assez probable en 2023,
- Les problèmes d’approvisionnement en énergie devraient se prolonger l’an prochain,
- Une décroissance bénéficiaire est possible dans la zone euro.
Prudence encore sur les actions
- Prudence sur les actions, préférence pour les obligations,
- Préférence pour les actions japonaises et émergentes,
- Prudence sur les actions américaines et européennes,
- Préférence pour la santé. Retour vers les valeurs de croissance : énergies propres, sécurité, biotechnologies,
- Achat d’obligations d’État ou bien notées,
- Prudence sur les obligations à haut rendement,
- Achat d’or.