30 secondes de MACRO : « La Grèce à nouveau dans le viseur… » par Chaguir Mandjee (HAAS GESTION)
La Grèce attire de nouveau l’attention et a été pointé du doigt dans un nouveau rapport du FMI. En cause, les prévisions concernant la réduction de la dette et un hypothétique excédent budgétaire autour desquels se sont accordés les dirigeants européens ; prévisions qui ne sont pas partagées par l’institution qui confirme ainsi qu’elle ne prendra pas part au troisième plan de soutien. Ce rapport, qui apparait alors que la Grèce peine déjà à respecter les échéances fixées, ne fait qu’accroître les tensions. La situation est délicate et la marge de manoeuvre des principaux pays se réduit à mesure que les échéances électorales se rapprochent.
Aux Etats-Unis, la journée du 7 février 2017 a été marquée par le comptage des stocks de brut. Il en ressort en effet que le nombre de baril a connu hier la deuxième plus forte augmentation de son histoire, avec 14 millions de barils, soit cinq fois plus que ce qui avait été anticipé. Ce comportement opportuniste des producteurs américains qui fait suite à la remontée des prix, contraste avec l’accord de l’OPEP, dont les termes sont globalement respectés par les différents pays membres. Le principal constat est que le prix du baril peine à se rapprocher des 60 dollars initialement fixés, et ce seuil apparait comme difficilement atteignable, au moins à court terme.
Par ailleurs, pour la deuxième fois en quelques jours, la FED a fait entendre par la voix de l’un de ses membres la possibilité d’une hausse du taux directeur dès le mois prochain. Même si plusieurs facteurs tels que la visibilité sur la politique du gouvernement Trump sont encore flous, d’autres indicateurs, économiques cette fois, tendent à justifier une telle éventualité. On pense notamment à l’activité américaine, au marché de l’emploi, et surtout à la hausse des salaires constatée au Etats-Unis qui devrait se poursuivre.
Toujours aux Etats-Unis, le chiffre du déficit commercial a atteint son pire niveau en 2016 à €502Bn (le plus important depuis 2012). Cela devrait donner du fil à retordre à Donald Trump qui, on le sait, a la Chine dans son collimateur même si le déficit avec ce pays se réduit contrairement à celui face au Mexique.
Les scenarii catastrophes concernant les élections à venir pour la France et d’autres pays ne sont plus écartés comme auparavant après l’expérience du Brexit et celle des élections américaines. Le marché de la dette se retrouve donc sous pression. Les tensions se font ressortir au niveau des écarts de spreads entre le Bund et l’OAT (76bps), mais aussi entre le Bund et les 10 ans italiens, espagnoles ou encore portugais. L’aversion au risque est + de retour car la BCE pourrait décider d’être moins accommodante dans les mois à venir compte tenu de l’amélioration de la conjoncture économique et probablement aussi en réponse à la volonté de l’administration Trump d’un dollar moins fort afin de rendre les entreprises américaines plus compétitive.